Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer que certains sites affichent un bon niveau d’accessibilité numérique ? – GAAD 2024
Dans le cadre de la journée mondiale de sensibilisation à l’accessibilité de 2024 (Global Accessibility Awareness Day), des membres de l’équipe d’Ideance ont répondu à une question sur l’accessibilité numérique et le métier de consultant et consultante en accessibilité. Retrouvez l’ensemble des podcasts sur le billet de blog dédié.
Découvrez ma question/réponse au format audio, suivie de sa transcription textuelle.
Podcast
Transcription textuelle du podcast
Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue sur ce podcast où je vais vous parler d’accessibilité numérique.
Pour faire simple, on dit qu’un site web est accessible lorsque les personnes handicapées peuvent naviguer sur ce site, y trouver l’information qu’elles recherchent et utiliser les fonctionnalités proposées par ce site.
Je ne me suis pas encore présentée, je m’appelle Zelda et je suis consultante en accessibilité numérique depuis 3 ans.
Avec l’équipe d’Ideance, on a souhaité prendre part à la journée mondiale de sensibilisation à l’accessibilité numérique en créant des podcasts autour d’un sujet ou d’une question qui nous inspirait ou qui nous tenait à cœur.
Pour ma part, j’ai donc choisi de vous parler des sites qui affichent un très bon niveau d’accessibilité et des raisons qui, selon moi, permettent d’expliquer l’atteinte d’un tel résultat.
Une partie de mon travail de consultante consiste à accompagner des projets web dans la prise en compte de l’accessibilité numérique. Cela peut se traduire par des vérifications de maquettes graphiques : je vais, par exemple, venir vérifier que les textes sont suffisamment contrastés pour m’assurer que les personnes malvoyantes puissent en prendre connaissance. Je peux également être amenée à rédiger des recommandations à destination des équipes de développement afin d’éviter les principaux écueils en matière d’accessibilité. Et pour vous donner un autre exemple, il m’arrive aussi de former les équipes en charge de la rédaction et de la publication des contenus pour leur transmettre les bonnes pratiques à respecter.
Donc déjà là, on voit se dessiner un point important dans la prise en compte de l’accessibilité : c’est sa transversalité. Dans un projet web, cela concerne pratiquement tous les acteurs : depuis la personne qui édite les appels d’offres et qui doit s’assurer que les prestataires sélectionnés livreront un produit accessible jusqu’aux personnes en charge de produire des documents PDF ou des vidéos qui seront relayés par le site en question. Donc je dirais que pour atteindre un bon niveau général d’accessibilité, il faut déjà que l’ensemble des acteurs soit conscient de leur implication dans cette démarche.
Comme je le disais, cela fait bientôt 3 ans que je fais ce métier de consultante en accessibilité numérique. Au cours de ces 3 années, j’ai eu l’opportunité d’accompagner différentes entreprises et différents établissements dans une démarche de prise en compte de l’accessibilité numérique. Certains de ces projets affichent de meilleurs résultats que d’autres, c’est-à-dire que les sites ou applications issus de ces projets présentent un bon niveau général d’accessibilité.
À partir de ces expériences, j’ai pu identifier certains points communs desquels j’en ai déduit les 4 principes suivants :
Principe n°1 : « L’accessibilité numérique doit être prise en compte tout au long du projet (et dès le début du projet). »
Pour ce faire, une solution est de faire appel à un prestataire en accessibilité numérique qui pourra accompagner les équipes en charge du design, du développement et de la saisie des contenus.
À mon sens, la meilleure démarche est de former tout ou partie des collaborateurs : sur le long terme, ceci garantit une plus grande autonomie et surtout la pérennité des résultats obtenus.
Principe n°2 : « L’accessibilité numérique doit être une ambition affichée dès le lancement du projet. »
Dès lors que l’accessibilité numérique est présentée par les instances dirigeantes d’un projet comme une priorité, j’ai pu remarquer que cela entraînait une meilleure implication des équipes sur le sujet.
Lors de la réunion de lancement d’un projet, il est donc primordial d’aborder ce sujet pour que les objectifs en matière d’accessibilité soient connues de tous.
Il va sans dire que cette ambition affichée doit se traduire par l’application de mesures concrètes comme le fait d’accorder du temps supplémentaire aux collaborateurs pour l’atteinte de cet objectif.
À titre d’exemple : pour les équipes en charge des tests fonctionnels, il peut être intéressant de leur demander d’ajouter à leurs cahiers de recette, des tests consacrés à la navigation au clavier ou encore à la navigation avec un lecteur d’écran. Nécessairement, cela leur demandera du temps supplémentaire.
Principe n°3 : « La coopération est essentielle. »
Qu’il s’agisse d’un expert en accessibilité interne à l’entreprise ou d’un prestataire externe, la personne qui est garante de ce sujet ne doit pas être perçue comme une gêne mais comme une aide.
Aussi, pour que la collaboration se passe sans encombre, il est important de faire preuve d’écoute et de compréhension pour trouver ensemble les compromis.
Lorsque j’accompagne un projet, il arrive que certaines de mes demandes correctives se heurtent à des contraintes techniques. Je discute alors avec les équipes pour essayer de comprendre ces contraintes et leur proposer, dans la mesure du possible, d’autres solutions.
En tant que consultante en accessibilité numérique, je dirai que le succès d’une mission repose aussi sur nos épaules : il est important d’être disponible pour répondre au mieux aux diverses sollicitations des équipes. Cela peut être une réunion inopinée au sujet d’un point technique particulier et pour laquelle il va falloir trouver de la disponibilité dans la journée ou il peut s’agir d’un ticket JIRA qui doit impérativement être testé avant la fin du sprint. Bien sûr, ce n’est pas toujours simple car j’ai souvent plusieurs sujets à gérer en parallèle mais je reste consciente que cela participe à l’atteinte d’un meilleur résultat alors je fais de mon mieux.
Principe n°4 « La priorisation est la clé. »
Une partie de mon travail consiste à identifier des défauts d’accessibilité. Bien entendu, tous n’ont pas la même criticité. Certains seront bloquants pour les personnes avec un handicap moteur qui utilisent un outil de commande vocale par exemple, tandis que d’autres seront de l’ordre de la gêne pour les personnes avec une déficience visuelle qui utilisent un lecteur d’écran.
Mon rôle est donc de prioriser les demandes correctives ou tout du moins d’expliquer les impacts utilisateurs pour que les chefs de projet puissent le faire.
L’idée est que les points les plus bloquants soient pris en charge au plut tôt pour qu’ils ne soient plus présents à la mise en production du site.
Pour les autres demandes correctives, elles peuvent être traitées dans un second temps ou être abandonnées.
C’est illusoire de penser que tout peut être corrigé déjà parce que tout ne peut être identifié : il peut arriver que malgré tous les tests effectués, je passe à côté de certains défauts d’accessibilité. Et aussi parce que parce que la criticité d’un défaut d’accessibilité doit être mis en relation avec le temps passé à le corriger : par exemple, un défaut mineur peut parfois être très coûteux en terme de temps passé et présenter un risque accru de régressions, ce qui peut donc entraîner la décision de ne pas le traiter.
Conclusion
Pour synthétiser mon propos, je dirai donc que l’atteinte d’un bon niveau d’accessibilité numérique est multifactorielle. Cela dépendra avant tout de la priorité qui est donné au sujet, des compétences des différents intervenants et/ou de leur envie d’apprendre et de se former sur ce sujet mais aussi de la fluidité de la communication entre les différents membres de l’équipe et de leur capacité à faire des choix pertinents pour les utilisateurs handicapés.
Voici donc qui répond à la question « Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer que certains sites affichent un bon niveau d’accessibilité ? »
N’hésitez pas à réagir et à commenter ce podcast sur le blog d’Ideance.
Vous y retrouverez également les podcasts de mes chers collègues que je vous invite à écouter.
Article publié par
Zelda SalviConsultante et experte en accessibilité numérique au sein d'Ideance depuis 3 ans.