Un musée accessible, ça ressemble à quoi ? Avec Adeline Richez

L’accessibilité dans les lieux culturels ne se résume pas à installer des rampes ou des ascenseurs. C’est avant tout une obligation légale et un engagement moral, pour garantir aux personnes en situation de handicap un accès autonome, fonctionnel et équitable à l’offre culturelle.

Cette démarche concerne l’accueil, le parcours de visite, mais aussi la compréhension des contenus proposés au public.

Récemment, le Département du Var a demandé à Adeline Richez de Atipy, de réaliser une séance de sensibilisation sur la médiation culturelle accessible.

Voici un aperçu de ce temps d’échange.

Accessible à qui ?

Les premiers concernés sont les personnes handicapées :

  • Moteur.
  • Sensoriel.
  • Mental, cognitif ou psychique.

D’autres publics peuvent potentiellement bénéficier des aménagements mis en place :

  • Personnes âgées.
  • Familles avec jeunes enfants.
  • Personnes allophones ou peu familières avec la lecture.

L’objectif est que toute personne entrant dans un musée puisse être accueillie, comprendre, et visiter de manière autonome.

Pourquoi l’accessibilité culturelle est-elle essentielle ?

L’accessibilité à la culture repose à la fois sur des principes fondamentaux et sur un cadre juridique solide.

Le droit de participer à la vie culturelle est affirmé par l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :

 Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

En France, ce droit prend une forme concrète avec la loi du 11 février 2005, qui impose des obligations d’accessibilité aux établissements recevant du public, y compris les lieux culturels.

Pourtant, de nombreux obstacles persistent :

  • Aménagements inadaptés.
  • Signalétique peu lisible.
  • Absence de dispositifs pour certains handicaps.

L’objectif est donc de concevoir des espaces inclusifs dès le départ, ou, lorsque cela n’est pas possible, d’adapter l’existant de manière cohérente.

Un musée accessible, ce n’est pas qu’une rampe

Un musée accessible agit sur plusieurs plans :

  • L’accès au bâtiment (stationnement, cheminements, sanitaires, etc.).
  • La compréhension des œuvres (supports multisensoriels, signalétique claire, outils de médiation)
  • Une communication adaptée (site web accessible, pictogrammes, langage clair…).

Et surtout : l’autonomie du visiteur.

L’expérience de visite : un parcours sans rupture

Tout est pensé pour placer le visiteur au cœur de l’expérience :

  • Un cheminement logique, continu et bien signalé.
  • Une gestion fluide des flux et de l’attente.
  • Un accueil bienveillant, du personnel formé, des outils à disposition (fauteuils, casques antibruit, audioguides, etc.).

Des outils concrets pour tous les sens

Du braille aux boucles magnétiques, en passant par les balises sonores ou les supports en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), les solutions pour améliorer l’accessibilité sont nombreuses et variées.

On peut également citer, parmi d’autres dispositifs en développement, les lunettes EnChroma pour les personnes daltoniennes, les visites en LSF (Langue des Signes Française), ou encore les créneaux spécifiques avec une scénographie adoucie, adaptés à certains publics.

Label « Tourisme & Handicap »

(Logo officiel) Tourisme & handicap, République Française

Des structures comme le Musée National de la Marine, le Musée des Arts et Traditions Populaires ou encore Châteauvallon Scène Nationale sont déjà labellisées « Tourisme & Handicap ».

Elles montrent la voie en combinant exigence réglementaire et qualité d’usage.

Par où commencer ?

Se former est souvent une première étape utile pour mieux comprendre les enjeux, identifier les priorités et structurer sa démarche.

Parmi les outils présentés lors de formations professionnelles, on peut retenir une série de dix leviers prioritaires, avec par exemple :

  • La mise en place d’un groupe de travail interne.
  • L’adoption d’une politique d’accessibilité.
  • La rédaction d’une charte signalétique.
  • Ou encore la création d’une boîte à outils « inclusion ».

Ces actions, à adapter selon le contexte de chaque structure, constituent une base solide pour engager un projet d’accessibilité durable.

Conclusion

L’accessibilité des musées relève à la fois d’une obligation légale et d’un engagement de service public envers les personnes handicapées.

C’est aussi une démarche de transformation positive, qui améliore la qualité d’accueil, enrichit l’expérience de visite et renforce le lien entre les publics et les lieux culturels.

Elle s’inscrit dans une vision inclusive de la culture, où chacun doit pouvoir accéder, comprendre, et transmettre.

Envie d’en savoir plus ?

Cet extrait est tiré d’un module de sensibilisation conçu par Atipy.

Pour aller plus loin, former vos équipes ou initier une démarche d’accessibilité dans votre musée, médiathèque ou tout autre lieu culturel, vous pouvez contacter Adeline Richez à l’adresse suivante : arichez@atipy.fr.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Les champs obligatoires sont indiqués par *.