Accessibilité ≠ confort : recentrer les priorités

L’accessibilité est nécessaire à tout le monde ?

Non. L’accessibilité est nécessaire aux personnes handicapées.

Sans elle, des actions du quotidien seraient potentiellement impossibles de manière autonome : réserver un billet de train, prendre un rendez-vous médical, se repérer dans un bâtiment public.

L’accessibilité peut éventuellement apporter du confort à d’autres personnes non handicapées. Mais cet éventuel bénéfice secondaire ne doit pas masquer l’enjeu principal : Sans accessibilité, les personnes handicapées sont exclues.

Penser aux autres publics peut s’avérer utile, mais cela ne doit pas invisibiliser les droits fondamentaux et les besoins spécifiques des personnes handicapées.

Pour les personnes handicapées, l’accessibilité n’est pas un plus : c’est une condition de participation.

Est-ce qu’améliorer l’accessibilité, c’est rendre service à tout le monde ?

Potentiellement, mais ce n’est pas l’objectif premier.

L’accessibilité vise avant tout à répondre au droit fondamental des personnes handicapées : celui de pouvoir vivre, se déplacer, apprendre, travailler, accéder à la culture comme toute personne.

Les bénéfices pour les autres publics (personnes âgées, parents, voyageurs) sont potentiellement réels, mais secondaires. Les mettre en avant en priorité, c’est dépolitiser la question, la réduire à du confort, et oublier que sans ces aménagements, certaines personnes restent exclues.

Pourquoi parler en priorité du handicap, si tout le monde peut en profiter ?

Parce que les personnes handicapées sont les seules pour qui l’accessibilité est indispensable pour faire valoir leurs droits fondamentaux.

Elle permet de se déplacer, de comprendre une information, de participer à la vie sociale, culturelle, citoyenne.

Pour les autres, c’est un plus. Pour elles, c’est un droit et un besoin.
Confondre nécessité et confort, c’est minimiser l’exclusion.

C’est aussi oublier que notre responsabilité collective est de garantir l’égalité d’accès, pas seulement d’optimiser des usages.

L’accessibilité peut profiter à tout le monde, mais elle est prévue pour les personnes handicapées. Et cela doit rester clairement affirmé.

Penser l’accessibilité universelle, c’est oublier le handicap ?

Non, à condition de rester clair sur les priorités.

L’accessibilité universelle ne signifie pas « tout le monde pareil », mais un accès pour tout le monde, à partir des besoins les plus spécifiques.

Le risque, c’est de diluer les besoins spécifiques en voulant proposer des solutions « pour tous » sans répondre aux situations de handicap.

Par exemple : élargir un trottoir pour les poussettes, c’est utile. Mais si on oublie la pente douce, les bandes podotactiles ou les balises sonores, on reste dans le partiel.

Une accessibilité réellement universelle part des plus empêchés, et bénéficie ensuite à tout le monde, sans invisibiliser personne.

En résumé

  • L’accessibilité n’est pas un confort, mais une nécessité.
  • Elle est prévue pour les personnes handicapées.
  • Elle peut bénéficier à d’autres, mais ce n’est pas sa raison d’être.
  • Une société inclusive commence par garantir les droits de ceux qui sont le plus susceptibles d’en être privés.

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