Et si sous-titrer n’était pas si compliqué ? – GAAD 2023

Les vidéos sont de plus en plus répandues sur le web. Cependant, leurs sous-titres sont souvent absents. Ils sont pourtant essentiels pour les personnes sourdes et malentendantes.

Produire un sous-titrage peut paraître compliqué et sembler demander beaucoup de temps, voyons ensemble comment YouTube peut nous permettre de gagner du temps afin de produire un sous-titrage accessible.

Ce webinaire a été réalisé le 17 mai 2023 sur Teams.

Les slides du webinaire « Et si sous-titrer n’était pas si compliqué ? » sont disponibles en téléchargement (.pptx, 2.27Mo).

Vidéo Youtube du webinaire « Et si sous-titrer n’était pas si compliqué ? », transcription après la vidéo

Transcription textuelle de la vidéo

Steven Mouret :
— Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce webinaire.
On va pouvoir commencer, il est 16h.
Ce webinaire est organisé par la société Ideance que je présenterai juste après.

Avant de commencer le webinaire, je vais vous donner quelques informations notamment sur la partie sous-titrage, la langue des signes et sur l’enregistrement.

Ce webinaire est sous-titré en direct grâce à de la vélotypie, vous pouvez y accéder via le lien qui se trouve sur la présentation, https://ideance.net/velotypie
Vous trouverez également le lien dans la conversation de Teams directement.

Le webinaire est également signé en langue des signes française, en LSF, vous pouvez mettre en évidence les personnes qui signent en faisant un clic droit sur la vidéo et « définir comme signeur ».
Vous pouvez également ajuster l’image de la personne qui signe en faisant également un clic droit, « ajuster à l’image » ou « remplir l’image » selon vos préférences.

Ce webinaire est enregistré. Vous pouvez désactiver votre caméra si vous ne souhaitez pas apparaître.

Je vais déjà remercier la société Voxa Direct qui réalise la vélotypie et les interprètes en  langue des signes, Angèle et Laurène, qui vont se relayer environ toutes les quinze minutes.

Ce webinaire est organisé dans le cadre de la GAAD, la Global Accessibility Awareness Day, qui est une journée mondiale de sensibilisation à l’accessibilité numérique qui a lieu le troisième jeudi du mois de mai tous les ans.
En l’occurrence, c’est demain (webinaire réalisé le 17 mai 2023), mais en France, c’est férié, donc, on l’a un petit peu avancé.

Je suis accompagné de Zelda qui va être modératrice, qui va gérer toute la partie conversation.
Zelda travaille avec moi, elle est consultante experte en accessibilité numérique.
Si vous avez des questions spécifiques, vous pouvez la contacter en direct sur son adresse zelda.salvi@ideance.fr.

Si vous avez des questions, vous pouvez les ajouter à la conversation directement ou également dans Teams, vous avez un onglet « questions et réponses » qui se trouve en haut de l’interface et qui vous permet de poser vos questions.
Je vous invite à passer plutôt par ce canal, ce sera plus simple pour Zelda pour organiser les questions-réponses.

Et moi-même, Steven Mouret, je suis consultant expert également en accessibilité numérique, vous pouvez me joindre par mail steven.mouret@ideance.fr.
Il y a une faute sur la slide, il n’y a pas de tiret dans l’adresse email.
Sur Twitter @stevenmouret, ou sur LinkedIn à l’adresse in/steven-mouret.

Je vais présenter rapidement Ideance.
Zelda et moi-même ainsi que les différents intervenants qui sont intervenus sur les précédents webinaires, travaillons chez Ideance qui est un cabinet de conseil, formation, audit et expertise en accessibilité numérique. On travaille essentiellement pour des sociétés privées et publiques et on accompagne nos clients à la mise en place de l’accessibilité numérique.

On va pouvoir commencer.
Le sujet de ce webinaire est « et si sous-titrer n’était pas si compliqué ? ».
Le but de ce webinaire, c’est de vous expliquer que sous-titrer, ce n’est pas si compliqué.

Souvent, on pense que, pour produire un sous-titrage conforme à l’accessibilité, ça demande beaucoup de temps, c’est compliqué, c’est un sujet trop technique.
Pour autant, on va essayer de démystifier tout ça et de voir qu’il est possible de réaliser soi-même un sous-titrage en suivant quelques règles.

On va, dans un premier temps, comprendre ce qu’est un sous-titrage, pour qui on réalise ce sous-titrage, et dans un second temps, on va voir ensemble une méthode basée sur le service YouTube pour créer un sous-titrage à partir des sous-titres automatiques de YouTube.

Pourquoi sous-titrer, transcrire et signer ?

La première chose, c’est que c’est un besoin et une nécessité.
Les vidéos, les médias audio comme les podcasts, par exemple, sont de plus en plus présents sur Internet, et notamment dans les réseaux sociaux.
On a pu le voir sur le webinaire précédent pour ceux qui étaient avec Élisa qui a présenté les bonnes pratiques d’accessibilité dans les réseaux sociaux.
Et donc, ces médias vidéo et audio sont de plus en plus présents. Pour autant, les personnes sourdes et malentendantes qui ne peuvent pas percevoir complètement ou partiellement les informations sonores vont avoir besoin d’une alternative, d’une ou plusieurs alternatives.
Cela dépendra du média.

On va parler un petit peu de ces alternatives.

Le premier, c’est le sous-titrage, c’est la thématique de ce webinaire, celui qu’on va approfondir un peu plus pour les vidéos.
Ce sous-titrage peut être accompagné d’une transcription textuelle, notamment dans les vidéos, et pour les médias audio, on aura comme alternative justement cette transcription, parce qu’il n’est pas possible de rajouter du sous-titrage pour un média audio.
Je ne vais pas en parler plus que ça, on va rester sur la thématique du sous-titrage, mais c’est important de savoir ces différentes alternatives.

On a également la langue des signes, que vous pouvez voir aujourd’hui grâce aux interprètes en langue des signes qui font cette traduction.
Je vais faire un petit aparté sur la langue des signes qui me semble important, parce qu’on pourrait se dire : « On a du sous-titrage, on n’a pas besoin de langue des signes ! »
En réalité, c’est toujours bien de faire de la langue des signes.
Il faut savoir que ce n’est pas une obligation dans le RGAA. On reviendra sur le RGAA tout à l’heure.
Ça fait partie des critères qui sont classés au niveau AAA, dans les standards, et en France, on a une obligation de critère de niveau A et AA.
Au niveau AA, on n’a pas cette obligation. Pour autant, c’est toujours bien de le faire parce que les personnes sourdes de naissance ou les personnes sourdes avant l’acquisition du langage ne maîtrisent pas toujours la lecture et l’écriture du français, ils préfèrent leur langue natale. Ils ont appris la langue des signes, et pour eux, c’est beaucoup plus simple.
C’est  un peu comparable, pour une personne valide, à l’apprentissage d’une seconde langue, le français. On est beaucoup moins à l’aise dans une seconde langue que dans notre langue natale.
Quand c’est possible, mettre en place de la langue des signes, c’est toujours beaucoup mieux.

On vient donc de voir ce besoin, cette nécessité d’avoir des alternatives à l’audio.
On va voir également que c’est une obligation légale.

L’obligation légale

C’est une obligation légale en France depuis la loi du 11 février 2005, notamment l’article 47, qui va obliger au départ les services publics à avoir des services numériques accessibles. Cette loi va être suivie ensuite d’un référentiel pour mettre en application, justement, l’obligation d’accessibilité, c’est le RGAA.
Je pense que beaucoup de gens le connaissent, c’est le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité. Ce référentiel, qui est un référentiel opérationnel, permet de mettre en accessibilité un service numérique.
Dans ce référentiel, on va retrouver deux critères liés au sous-titrage.

  • Le premier, 4.3, chaque média temporel synchronisé pré-enregistré a-t-il, si nécessaire, des sous-titres synchronisés (hors cas particuliers) ?
  • Et le 4.4 : pour chaque média temporel synchronisé pré-enregistré ayant des sous-titres synchronisés, ces sous-titres sont-ils pertinents ?

Donc, le premier, le 4.3, s’intéresse à la présence d’un sous-titrage et à la possibilité d’activer et d’arrêter le sous-titrage et le second, le 4.4, quant à lui, s’intéresse à la pertinence du sous-titrage.
Voilà les obligations, aujourd’hui, légales sur ce sous-titrage.
Ce sont des critères de niveau AA, qui sont donc obligatoires.

C’est quoi un sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes ?

Je vous propose maintenant de voir ce qu’est un sous-titrage.
On va parler de sous-titrage pour personnes sourdes et malentendantes, à ne pas confondre avec un sous-titrage de traduction.
Le sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes doit indiquer ce qui est dit mais également toutes les informations sonores qui sont nécessaires à la compréhension.
Pour savoir ce que l’on doit sous-titrer, on peut se poser une question :
« Si j’enlève le son, quand je regarde une vidéo, de quelles informations sonores ai-je besoin pour comprendre cette vidéo ? »
On va voir qu’il n’y a pas que les voix.

On a plusieurs éléments. La première chose, la plus évidente, ce sont les dialogues ou les voix off.
Donc, les personnes qui parlent. Évidemment, toutes ces parties-là vont devoir être sous-titrées.

Mais il y a également les sons qui donnent du sens.
Dans ces sons, il ne s’agit pas d’indiquer tous les sons que l’on peut entendre.
Le but, c’est de ne pas surcharger le sous-titrage mais uniquement les sons qui ont du sens.
Par exemple, des sons qui participent à la compréhension.
Imaginons une scène dans un film, un téléphone sonne, ou un coup de fusil hors caméra, on ne voit pas le fusil, eh bien, ce sont des informations sonores importantes pour comprendre une scène.
Sans le sous-titrage, une personne sourde ou malentendante peut ne pas percevoir ce son.
On va donc devoir indiquer ce son.

On peut le faire de différentes façons, notamment pour le Web, généralement, on retrouve ces informations entre crochets.
Si je reprends l’exemple du téléphone, on va avoir simplement un mot simple : [téléphone].
On va éviter de faire des longues phrases pour ne pas surcharger le sous-titrage.

On a également les sons hors écran.
Par exemple, une personne frappe à la porte, mais on ne voit pas la porte à l’écran, et quand bien même on la verrait, on ne l’entendrait pas, ou une personne qui s’enfuit suite à des sirènes de police, on ne voit pas la voiture de police, on entend la sirène, eh bien, ces informations hors écran sont importantes pour la compréhension.

Il va donc falloir également les indiquer. Vous pouvez indiquer par exemple [sirène de police] tout simplement.

On a également les musiques qui peuvent apporter une ambiance particulière.
Par exemple, dans un film d’épouvante, le son a toute son importance et il contribue à instaurer un climat de peur ou d’angoisse.
On peut donc indiquer cette information sonore dans le sous-titrage cette information sonore : [musique angoissante] par exemple.

On peut également indiquer des intonations de voix.
Une personne qui hurle, par exemple, ça ne se voit pas forcément à l’écran, mais pourtant, il y a eu un haussement de voix.
On peut l’indiquer : [En criant], [en hurlant] ou [voix saccadée] par exemple.

Bonnes pratiques du sous-titrage pour le Web

On va voir ensemble les bonnes pratiques liées au sous-titrage.
Il y en a plusieurs. Ça reste des bonnes pratiques. Ce ne sont pas des règles standardisées, en tout cas, il ne me semble pas qu’il y ait de standard, pour le Web en tout cas.

Il y en a plusieurs, on va essayer de les passer une par une.

  • Le sous-titrage, évidemment, doit être visible et lisible avec un contraste suffisant. Mes autres collègues dans les précédents webinaires en ont parlé,
    ça parait logique qu’on puisse lire ces sous-titres.
  • Ces sous-titres doivent être synchronisés avec la voix et le son, c’est important aussi pour comprendre l’association entre l’image et le son.
  • Éviter de faire des fautes d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison.
  • Respecter la ponctuation, puisqu’elle est importante pour le rythme.
  • Accentuer les majuscules.
  • Sur chaque ligne de sous-titrage, on va éviter de dépasser les 40 caractères.
  • Éviter d’avoir plus de deux lignes de sous-titres en même temps affichées.
  • Avoir quinze à vingt caractères maximum par seconde.
  • Tous les bruits utiles à la compréhension de la vidéo doivent être spécifiés entre crochets. [téléphone], [coup de fusil].
  • En cas de dialogue, utiliser le tiret cadratin.
  • Nommer les personnes qui parlent, lorsqu’on a notamment des dialogues. Pour ne pas alourdir le sous-titrage, nommer les personnes dans un premier temps puis mettre des initiales dans un second temps.
  • Indiquer les changements de langue.
  • Dans le cadre d’un sous-titre sur deux lignes, essayer d’avoir le texte supérieur plus court que le texte inférieur.
  • Ne pas censurer les propos.
  • L’exposition minimum d’un sous-titre est d’une seconde et l’exposition maximale est de 10 secondes.
  • Le sous-titre démarre quelques millisecondes en amont de la phase prononcée à l’écran ou pendant mais jamais après. C’est important pour le rythme et la compréhension avec l’image.
  • Un sous-titre n’apparaît jamais sur un changement de plan.
  • Le sous-titre n’est pas incrusté. On reviendra sur cette notion de sous-titre incrusté.

Conforme ou pas ?

J’ai pris plusieurs cas et je me suis posé la question, notamment des cas que je retrouve lorsqu’on fait de l’accompagnement ou des audits en accessibilité.

Le sous-titrage de traduction

Le premier cas, c’est le sous-titrage de traduction.
Est-ce que le sous-titrage de traduction est conforme à l’accessibilité ?
Je pense que vous l’avez déjà compris avec tout ce que je vous ai dit précédemment.
Eh bien non. Pourquoi ? Parce que le sous-titrage de traduction, ne va pas avoir les éléments importants sonores qui sont autres que les dialogues. Ils ne seront donc pas suffisamment pertinents et complets.
Il ne faut pas confondre le sous-titrage de traduction et le sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes.

Le sous-titrage automatique

Ensuite, on a le sous-titrage automatique.
Ça, c’est assez récent, on le retrouve notamment dans YouTube.
Grâce aux intelligences artificielles, YouTube va créer un sous-titrage automatique et va le proposer. Donc, c’est une bonne chose. Mais ce n’est pas conforme.
Ce sous-titrage automatique, peut comporter des erreurs liées à l’interprétation par l’intelligence artificielle.
Pour avoir plus d’infos là-dessus, Emmanuelle Aboaf, je crois qu’elle est présente, a fait une conférence à Paris Web en 2022, « Speech-to-Text, quels sont ses avantages et ses limites ? ».
Le lien vers sa présentation se trouve en fin de slide, que je mettrai en ligne un peu plus tard, vous pourrez y avoir accès.
Sinon, en recherchant sur Internet, vous allez vite retrouver sa présentation.
Emmanuelle explique, qu’elle a testé différentes intelligences artificielles, en reconnaissance vocale vers du texte, et elle a fait une évaluation des quelques technologies existantes, elle explique ça beaucoup mieux que moi.
Je vous conseille d’aller voir son intervention.
Le sous-titrage automatique n’est pas conforme mais on va voir dans un second temps que l’on peut l’utiliser pour créer un sous-titrage pertinent.

L’incrustation des sous-titres

Ensuite, on a l’incrustation des sous-titres.
Il est préférable de ne pas les incruster. Pourquoi ?
Parce que ça permet aux personnes concernées de pouvoir les personnaliser à travers un lecteur qui est compatible et qui permet de les personnaliser.
On va pouvoir personnaliser la taille, la couleur, la police, etc.
Le sous-titrage incrusté est conforme mais on recommande de ne pas l’incruster.

Pour vous montrer un petit exemple.

[Présentation de l’interface d’une vidéo Youtube avec des sous-titres personnalisables.]

Sur YouTube, vous avez la possibilité, sur les options des sous-titres qui se trouvent dans la barre des contrôles de la vidéo et notamment sur la partie paramètres, de les personnaliser.
Youtube est un lecteur qui vous permet d’ajuster les sous-titres, ils ne sont donc pas incrustés ici, ils sont ajoutés par-dessus la vidéo.
Si par exemple j’augmente la taille de mon sous-titre ou que je la diminue on voit le résultat directement.

Je vais aussi pouvoir personnaliser différentes couleurs, j’ai plusieurs paramètres à ma disposition.
Je vous invite donc plutôt à utiliser les sous-titres non incrustés quand c’est possible.

Le sous-titrage dans une autre langue que celle de la page

Ensuite, on a le sous-titrage dans une autre langue.
Imaginons une page Web en français avec un contenu en français, mais une vidéo en anglais par exemple, ou dans une autre langue.
Dans ce cas, comment doit-on réaliser les sous-titres ?
Doit-on les réaliser en français ou en anglais ?
On doit les réaliser en anglais. Le but de l’accessibilité, n’est pas de fournir plus d’informations mais de fournir le même niveau d’information.
On les réalise dans un premier temps en anglais.
Rien ne vous empêche de réaliser le sous-titrage également en français et de proposer les deux.
On peut également faire un sous-titrage de traduction et un sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes.

Ressources

Quelques les ressources dont j’ai parlé et également que je n’ai pas encore abordées :

Vous pourrez les retrouver lorsque les slides seront partagées.

Comment réaliser un sous-titrage manuel à partir du sous-titrage automatique proposé par Youtube

Ce que je vous propose maintenant, c’est d’aller sur YouTube Studio.

Je ne sais pas si vous connaissez tous YouTube Studio, c’est la partie de YouTube qui permet de gérer des vidéos quand on est le créateur d’une vidéo.
On va utiliser YouTube Studio pour créer un sous-titrage à partir des sous-titrages automatiques de YouTube.
Je vous présente rapidement l’interface générale.

[Steven se rend sur Youtube Studio.]

Sur la gauche, on a un menu qui nous permet d’accéder à nos différents contenus et notamment à nos différentes vidéos.
Je vais parler uniquement des éléments d’interface pour gérer le sous-titrage, je ne vais pas vous présenter l’ensemble de l’interface mais uniquement ce qui nous intéresse aujourd’hui.
Une rubrique « Sous-titres » dans laquelle on peut voir des vidéos avec des sous-titres existants.
On va travailler sur une vidéo qui n’a pas encore de sous-titres en place. Lorsque l’on a chargé la vidéo, les sous-titres automatiques n’étant pas encore présents.
Il faut attendre un petit moment pour que les robots de YouTube passent et créent un sous-titrage automatique.

Au bout d’un petit moment, dans la rubrique « sous-titres », le service Youtube a publié une version française des sous-titres en automatique.
Cette version automatique française, que j’ai pu « dupliquer » sera notre base de travail. Je la modifie en cliquant sur « Modifier ».

On arrive sur une seconde interface que je vous présente rapidement :
Sur la gauche, une partie avec tous nos sous-titres qui ont été synchronisés avec la voix.
Sur la droite de chaque sous-titre, on va retrouver son code temporel.
Le code temporel est écrit ainsi :
les deux premiers chiffres, ce sont les minutes, les deux suivants, les secondes, et les deux derniers, ce sont les images.
On peut donc être très très précis puisqu’on va pouvoir travailler image par image sur la vidéo.
On a normalement 25 images/seconde. Ici, on va pouvoir travailler sur 25 images/seconde et être suffisamment précis pour synchroniser nos sous-titres.
Par défaut, YouTube synchronise lui même tous nos sous-titres. On va avoir besoin de vérifier et corriger au besoin.
Par défaut, on a déjà des séquences qui sont correctement réalisées.

Sur la partie droite de l’interface, on a notre vidéo et donc notre résultat ; en fonction de ce qu’on va modifier, on va pouvoir voir directement ce qui est modifié et si ça correspond à ce que l’on souhaite.
En bas de l’interface, on a une partie avec une timeline, une zone de temps qui nous permet de voir à la fois notre sous-titrage et la bande son.
Ça permet visuellement de pouvoir synchroniser correctement le sous-titre et le son.

[Démonstration d’une vidéo.]

Ici, on peut visuellement voir quand la personne parle (en l’occurrence Sébastien de la société Ideance).

Par rapport aux règles de bonnes pratiques que l’on a vues tout à l’heure, on va pouvoir venir modifier les sous-titres.
Là, par exemple, je constate qu’on n’a pas de majuscule, donc, je vais rajouter des majuscules.
On n’a pas de ponctuation, je vais en rajouter également.
Je vais pouvoir écouter… Normalement, ça devrait marcher…

Je vais mettre lecture. Zelda, pourrais-tu me confirmer qu’on entend bien le son ?

Vidéo :
— Bonjour…

Zelda :
— Oui, c’est bon.

Steven :
— OK, donc, on va pouvoir faire ça ensemble.

Là, on a notre sous-titre qui commence, je mets lecture, et je vais déjà voir si ma synchronisation des sous-titres est correcte.

Vidéo :
— Alors, bonjour. On me demande assez régulièrement de savoir comment on peut rendre accessible un tableau de données.

Steven :
— Là, on voit que le sous-titrage est passé au second sous-titre dans un bon timing.
On voit que, sur notre premier sous-titre, on a la référence à [musique], donc, j’imagine que l’intelligence artificielle a identifié de la musique et s’est trompée, c’est pour ça que le sous-titrage automatique n’est pas conforme, parce qu’on va avoir ce genre de problème. Je vais donc effacer « [musique] » qui n’a pas d’intérêt ici.

On a vu tout à l’heure qu’on devait avoir 40 caractères par ligne environ.
YouTube travaille plutôt sur 50 caractères. Donc, c’est possible de le modifier, de réduire. Cependant, je ne vous le conseille pas sur YouTube parce que vous allez perdre beaucoup de temps sur une vidéo qui peut être longue, ici, je crois qu’elle fait 16 minutes. Ça va vous obliger à reprendre l’ensemble du sous-titres, ce qui serait une grosse perte de temps.
Je vous conseille de le laisser à 50 caractères environ.

Ce n’est pas toujours simple de voir combien de caractères on a.
J’ai installé une petite extension qui me permet de connaitre le nombre de caractère par ligne.
Je sélectionne ma phrase, je fais un clic droit et je vais sur mon extension et elle me donne le nombre de caractères.

Ici, on est à 51 sur la première ligne. C’est un peu trop. Normalement, on devrait être plutôt autour de 40 ou 42.

[Sébastien indique dans le canal de discussion Teams l’adresse de l’extension.]

Merci Sébastien, je vais l’indiquer. L’extension s’appelle « Count me up », vous la retrouvez sur Firefox. Et également sur Chrome.

Je reviens à mon interface. Donc, cette extension vous permet de savoir combien vous avez de mots, de caractères et de mots sur votre ligne.
C’est toujours intéressant.

Comme précisé précédemment, je ne vous conseille pas de trop modifier ceux de YouTube, ce serait beaucoup trop long.

On va vérifier l’ensemble du sous-titrage et on va voir si on a notre ponctuation, si on n’a pas de faute de reconnaissance vocale, etc.

[Lecture de la vidéo]

Alors, je pense que, « dans le design », ici, en réalité, Sébastien parle de InDesign, qui est un logiciel de PAO, de traitement de l’image, et la reconnaissance vocale a mal interprété et a écrit « le design ».
Si on écoute cette partie-là…

Vidéo :
— Les alternatives aux images dans InDesign.

Steven :
— là on parle clairement de InDesign.

On va simplement venir corriger ce terme.

Je ne rentre pas plus dans les détails de l’écriture mais voilà l’idée.

Une fois que vous avez fait tout cela et que vous avez passé l’ensemble des sous-titres, vous allez pouvoir exporter les contenus, les sous-titres.
Soit vous les gardez comme ça et vous publiez votre vidéo si vous utilisez YouTube, et là, c’est parfait.
Vous pouvez aussi les récupérer, notamment dans la partie de gauche, les trois petits points qui sont les options.
Il y a une option « télécharger les sous-titres », ça va télécharger un fichier caption, (sous-titrage en anglais) .sbv, je vais l’ouvrir, comme ça, vous allez voir à quoi ça ressemble.

[Ouverture du fichier en .sbv.]

0:00:00.474,0:00:05.199
Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce webinaire.
0:00:05.199,0:00:08.400
On va pouvoir commencer, il est 16h.
0:00:08.400,0:00:12.265
Ce webinaire est organisé par la société Ideance
que je présenterai juste après.

Vous avez ici votre code temporel de début et votre temporel de fin séparés par une virgule.
Ça, c’est un format spécifique YouTube, le format SBV.

Il existe des standards, le format WebVTT, un standard du W3C qui a une écriture très proche.
On a généralement le code temporel, la séquence…

Dans l’exemple, on n’a pas le numéro de séquence, c’est une suite logique de séquences, mais dans certains formats, vous pouvez avoir le numéro de séquence.
Et puis, évidemment, on a notre sous-titre.

[Steven présente le site « SVB to SRT converter for subtitles ».]

Vous pouvez également utiliser ce format pour un lecteur externe, vous pouvez le modifier. Par exemple, vous avez la possibilité de transformer ce .sbv dans un autre format qui est .srt, qui est un format connu.

[Steven transforme le fichier .sbv en .srt sur le site.]

Je récupère mon sous-titrage .srt. Je vais l’afficher directement.

[Ouverture du fichier en .srt.]

1
00:00:00,474 --> 00:00:05,199
Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce webinaire.
2
00:00:05,199 --> 00:00:08,400
On va pouvoir commencer, il est 16h.
3
00:00:08,400 --> 00:00:12,265
Ce webinaire est organisé par la société Ideance
que je présenterai juste après.

Là, les séquences sont indiquées.
1, 2, 3, on a notre code temporel de début et de fin.
Le format est un petit peu différent. Mais bon, ça poursuit les mêmes buts.
Vous pouvez récupérer le sous-titrage et l’ajouter, si vous avez, par exemple, un lecteur spécifique sur votre site Internet.

Une dernière chose sur l’interface YouTube, vous avez la possibilité d’utiliser des raccourcis clavier qui sont indiqués sous la vidéo dans la zone de droite. Ils sont assez nombreux, et lorsqu’on a l’habitude, on gagne énormément de temps à les utiliser pour passer par exemple d’une séquence à une autre, modifier un code temporel, pour mettre lecture, revenir en arrière…

par exemple ici :

Vidéo :
— Donc, le prérequis, c’est d’ouvrir…

Steven :
— Je peux arrêter rapidement ma lecture avec des raccourcis clavier, je peux déplacer de cinq secondes en cinq secondes, en avant et en arrière.
Là, je fais shift + flèche droite ou shift + flèche gauche et je me déplace.
Shift + espace, pour faire pause.
Je ne les connais pas tous, vous en avez plusieurs et lorsque vous les maîtrisez, vous gagnez encore du temps.

[Steven présente sur Youtube une vidéo comportant un sous-titrage manuel.]

Lorsque vous avez fini, vous n’avez plus qu’à publier sur YouTube votre sous-titrage et il apparaît, comme on peut le voir ici.
On active le sous-titrage et on va pouvoir, choisir le sous-titrage que l’on souhaite.
On voit apparaître un sous-titrage généré automatiquement et un sous-titrage manuel.
On peut le sélectionner directement. Il me semble que, par défaut, quand un sous-titrage manuel existe, YouTube le présente par défaut, et non pas le sous-titrage généré automatiquement.

Des questions ?

Pour moi, c’est tout.
Je pense qu’il y a peut-être des questions…

Zelda :
— Oui, effectivement, il y a eu quelques questions. La première qui a été posée, c’était plutôt au début, je pense que tu y as partiellement répondu par la suite mais je la pose quand même.
C’est Claire qui demande :

comment  gérer le fait que le fond vidéo soit changeant ? (Contraste différent d’une image à une autre).

Steven :
— Ça va être le lecteur qui va permettre de spécifier les styles du sous-titrage.
On l’a vu sur YouTube, on a la possibilité de venir le personnaliser côté utilisateur.
Il me semble qu’on ne peut pas côté créateur.
Et après, ça dépend des lecteurs, en fait. Donc, il faut veiller à avoir au moins des contrastes suffisants, donc, le contraste de 4.5:1 pour le texte.

Zelda :
— Ensuite, autre question posée par Adeline, c’est un petit peu technique :

Les sous-titres incrustés ne peuvent-ils pas être conformes pour les critères 4.3 et 4.4 du RGAA mais sont de toute façon non conformes pour le critère 4.11 ?

Je pense que c’est quelqu’un qui avait besoin d’une confirmation.

Steven :
— Le 4.11, on va aller le voir. Je pense que c’est lié au contrôle des sous-titres.

[Steven présente le critère 4.11 sur le site officiel du RGAA, Critère 4.11, La consultation de chaque média temporel est-elle, si nécessaire, contrôlable par le clavier et tout dispositif de pointage ?]

Voilà, contrôlable par le clavier et tout dispositif de pointage.
Alors, tout dépend également du lecteur. Le lecteur YouTube a une bonne accessibilité et il est possible au clavier, notamment… Je vais essayer d’y arriver…

[Steven montre qu’il est possible de controler le lecteur Youtube au clavier.]

Il est possible au clavier d’activer ou désactiver les sous-titres.
Le RGAA demande spécifiquement de pouvoir activer et désactiver les sous-titres, et vous voyez que je peux le faire au clavier.
Je peux également le faire évidemment à la souris.

Zelda :
— Là, la question portait spécifiquement sur les sous-titres incrustés.

Steven :
— Ah, sur les sous-titres incrustés. Les sous-titres incrustés sont conformes à l’accessibilité, donc, évidemment, on ne peut pas les masquer, mais ils restent conformes.
Il n’y a pas de souci. C’est conforme.

Alors, ça a été un petit sujet il y a peu de temps au niveau du RGAA, puisque le RGAA a évolué dans une version 4.1.1 dans un premier temps puis 4.1.2, et notamment, il y avait cette question du sous-titrage incrusté.
Les critères avaient été réécrits et laissaient penser qu’il était obligatoire d’avoir des sous-titres non incrustés.
Et il s’avère que, suite à une discussion, le sous-titrage incrusté est tout à fait conforme.

Zelda :
— Alors, autre question :

Peut-on se permettre des ajustements à la marge ou faut-il respecter  strictement tout ce qui est dit ?
Exemple : l’intervenant dit : « alors, bonjour,  je… » et de le sous-titrer seulement : « bonjour, je… », donc, de ne pas retranscrire ce qui peut être hésitations, mots de liaisons, etc.

Steven :
— Je ne sais pas si vous avez vu, ou entendu sur la vidéo, Sébastien disait « euh », c’est un tic de langage qu’on peut avoir et dans le sous-titrage, on ne le retrouve pas.
Il faut le faire en toute intelligence, si on met tous les « euh », toutes les pauses avec les onomatopées, ça peut être difficile à la lecture.
Donc, on va omettre ce type de langage.

Par contre, on va essayer de respecter ce qui est dit et de coller au maximum à ce qui est dit.
On peut faire des petites adaptations, mais en général, on évite de faire des adaptations, et à moins qu’il y ait un rythme de parole très poussé, on n’a pas besoin d’en faire.

Zelda :
— Autre question, Marjorie demande :

Nous avons testé l’IA Whisper pour créer des sous-titres, l’avez-vous testé, qu’en pensez-vous ?

Steven :
— Je ne l’ai pas testée, donc, je ne peux pas répondre à la question.

Au sujet des reconnaissances vocales, Emmanuelle (Aboaf) avait fait ce retour à Paris Web et à priori c’était l’intelligence artificielle de Microsoft qui avait, me semble-t-il, les meilleurs résultats, mais elle sera mieux placée que moi…

Zelda :
— Effectivement, elle a répondu :

J’ai testé Whisper, c’est pas mal du tout, c’est prometteur.

Je poursuis :

Connaissez-vous des éditeurs de sous-titres efficients installables en local sur son PC ?

Steven :
— Des éditeurs de langage efficients ?
Je ne sais pas si je comprends bien la question.

Zelda :
— C’est précisé :

Je parlais plutôt d’un YouTube Studio mais en local.

Steven :
— Ah, un logiciel qui permettrait de gérer…

Zelda :
— De gérer les sous-titres à priori.

Steven :
— Il y en a plusieurs. Je n’en connais pas spécifiquement…

L’idée du webinaire, c’est de montrer que c’est possible de le faire à travers YouTube Studio, mais personnellement, je ne fais que très rarement du sous-titrage.

Je peux le faire à travers YouTube mais je ne le fais pas de façon professionnelle à travers des logiciels spécialisés, mais il en existe et les professionnels utilisent différents logiciels qui permettent de faire ça, mais du coup, je ne peux malheureusement pas répondre à la question, je peux toujours me renseigner et donner une info plus tard sur le billet de blog que l’on publiera.

Zelda :
— Je n’ai pas d’autre question pour l’instant.

Effectivement, on peut repréciser que chaque webinaire qui a eu lieu aujourd’hui fera l’objet effectivement d’un billet de blog qui sera disponible d’ici quelques semaines sur le site d’Ideance. Je vais mettre dans le tchat l’adresse du blog pour ceux que ça intéresse.

Steven :
— Pour revenir sur l’histoire de sous-titrage, vous m’avez vu vérifier le nombre de caractères par ligne. La plupart des éditeurs de sous-titrage ont ce type d’options intégrées. Ici, on est sur une interface Web proposée par YouTube, donc sur quelque chose de plutôt light en termes de fonctionnalités d’usage. Mais, bon, je ne les ai jamais trop utilisés, mais je vois un petit peu qu’il y a des outils bien plus poussés pour faire du sous-titrage.

Notamment, ici, on est sur du sous-titrage Web, mais il faut savoir que, pour la télévision, par exemple, on a des règles d’écriture qui sont un peu plus poussées, notamment l’usage des couleurs pour par exemple indiquer une personne qui parle hors champ, le sous-titre sera en jaune dans ce cas.

Ça, vous l’avez sûrement peut-être déjà vu à la télévision, lorsque vous activez le sous-titrage sur des films, vous avez ces différentes couleurs qui ont toutes un sens.
Et, à travers ces logiciels, vous pouvez évidemment gérer ce type de choses.

Ici, malheureusement, on ne peut pas. Je sais qu’on peut les gérer avec le format standard WebVTT.
On peut indiquer des couleurs, des tailles de police, des effets de graisse il me semble aussi.

J’espère que ce webinaire vous a plu. Je vois qu’il n’y a plus d’autre question.

Merci à toutes et à tous d’avoir participé. Merci encore à Angèle et Laurène d’avoir signé cet événement.
Et à Voxa Direct d’avoir fait la vélotypie qui, je pense, a aidé beaucoup de personnes.

[Des messages de remerciements sont postés dans le tchat.]

Je vous en prie. Merci Claire. Merci Michaël, merci Adeline.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Les champs obligatoires sont indiqués par *.