Accessibilité numérique, retour d’expérience de La Mutuelle Générale

Claire Deribreux, responsable design et référente accessibilité au sein de La Mutuelle Générale, nous explique la démarche d’accessibilité numérique mise en place dans l’entreprise.

Ce témoignage reprend les éléments-clés présentés par Claire Deribreux lors de son intervention à la table-ronde Objectifs 2025 de l’accessibilité : quels défis nous attendent ? à Paris Web 2022.

Comment La Mutuelle Générale s’est intéressée à l’accessibilité numérique ? Pourquoi et comment avez-vous commencé ?

En tant que mutuelle, il y avait un terreau fertile à l’accessibilité dans le sens où nos valeurs premières sont l’entraide, la solidarité et l’égalité. Et pour autant, nous ne prenions pas en compte l’accessibilité numérique avant 2022.

L’accessibilité numérique est venue avec la création de la direction de la stratégie digitale et data.
La personne ayant pris en charge cette direction avait traité la question de l’accessibilité dans son précédent poste à la SNCF et l’a naturellement inscrite dans sa feuille de route digitale, à la fois pour la mise en conformité mais aussi parce qu’elle y croit énormément.

Quand elle a engagé une deuxième personne, c’est-à-dire moi, elle m’a proposé de prendre en charge l’accessibilité numérique alors que je n’avais aucune compétence en la matière.

C’est vrai que cela aurait pu me faire peur (comment être référente accessibilité numérique et mener un tel chantier sans rien y connaitre), mais j’ai pris cette proposition comme une opportunité et je me suis dit qu’au contraire, qui mieux qu’une novice pour installer une démarche pas à pas au sein d’une entreprise qui débute.

Je me suis dit que j’allais avoir le rythme de l’entreprise en train de s’acculturer, j’allais utiliser une sémantique simple, celle que j’ai pour l’instant, et qu’elle serait compréhensible par tout le monde.

Quelles premières étapes avez-vous mises en place ?

Selon moi, j’ai fait deux choses qui me semblent avoir bien fonctionné :

1. Mettre les mains dans le cambouis pour plus d’efficacité.
   J’ai cherché un partenaire, non pas pour qu’il fasse à notre place mais pour qu’il nous apprenne à être autonome. Dès le début, j’ai demandé à ce prestataire de m’aider à faire les choses par moi-même, de me former pour que je puisse faire les choses. Ainsi, j’ai pu rédiger moi-même le schéma pluriannuel d’accessibilité numérique, le plan d’actions. J’ai également organisé des sessions de découverte qui m’ont sensibilisée en premier et c’est sur cette base-là, qu’ensuite j’ai commencé à rédiger moi-même des guides de bonnes pratiques. Bien-sûr, j’ai ce partenaire qui m’aide, qui me guide, qui me donne toutes les billes, qui me forme mais, je mets vraiment les mains dans le cambouis pour faire avancer les choses. Maintenant je me sens à l’aise pour faire des prises de parole en interne, rédiger des guides et donc je prends en charge tous ces petits chantiers qui sont devenus à ma mesure, et pendant ce temps-là, mon partenaire Ideance, lui, travaille sur des chantiers beaucoup plus complexes d’audits détaillés de notre espace adhérent, de formations de nos développeurs ou de nos designers. Cela nous permet d’aller extrêmement vite parce qu’on avance en parallèle.
2. Motiver en interne grâce à cette bonne dynamique.
   J’ai attendu avant de communiquer sur la démarche en interne. C’est seulement au bout de quelques mois que j’ai partagé des premiers résultats pour démontrer à quel point nous étions allés vite et dans quelle bonne dynamique on se trouvait. Ce qui a eu pour effet de rendre le projet de l’accessibilité numérique attrayant en interne et de donner envie à tout le monde de faire partie de cette démarche qui va de l’avant.

Qu’est-ce qui vous a plu dans la proposition d’Ideance ?

Ils ont pris le risque de réinterpréter mon brief pour en faire une approche encore plus efficace et ils m’ont expliqué simplement pourquoi ça allait être plus efficace (ce n’était pas une réponse sur étagère).

Au quotidien, ce que j’aime c’est que l’équipe m’accompagne dans ma démarche de « petits pas ». Il y a une opportunité sur la mise en accessibilité du modèle de présentation PowerPoint utilisé en interne, ils me suivent.

Ils me conseillent et nourrissent ma réflexion, toujours avec l’idée de pérenniser la démarche en internalisant au maximum ces connaissances : nous travaillons ensemble sur un recueil de personae représentatifs des handicaps, des guides de bonnes pratiques pour les collaborateurs, nous utilisons les formations pour co-construire des check-lists pour les designers et les développeurs, un kit d’accessibilité numérique pour les nouveaux arrivants…